Chante-moi ton histoire par le Collectif Gonzo...

Pouvez-vous nous dire qui vous êtes ?

Je m'appelle Aurélien Mouzac, j'habite Poitiers depuis bientôt 20 ans. Je suis musicien et crée des spectacles au sein du Collectif Gonzo, une compagnie basée en Deux-Sèvres. Mon parcours de musicien est un peu atypique. Guitariste autodidacte au départ, j'ai ensuite fait des études de jazz au Conservatoire de Poitiers et c'est seulement après avoir été diplômé que j'ai pris des cours de guitare ! Avec un guitariste parisien qui était dans mon jury d'examen : Yan Vagh. Une belle rencontre. J'aime le citer quand c'est possible car je lui dois beaucoup. Je pourrais en citer tant d'autres. Les rencontres, le partage, quelle richesse ! Il m'a ouvert de nouveaux horizons. J'étais sensible au rythme et à l'harmonie, au rapport au corps et à l'imaginaire. Lui m'a permis de mieux communiquer tout ça à travers la guitare.
 
Pouvez-vous nous décrire votre Projet d’Education Artistique et Culturelle sur le bassin de vie d’Availles Limouzine et L’Isle Jourdain ?

Chante-moi ton histoire ! est une action culturelle née en parallèle de notre prochaine création Empreintes. Toutes nos actions culturelles sont basées sur l'idée que la parole de chacun.e est nécessaire. Nous sommes là pour permettre aux personnes de s'exprimer et d'oser le geste artistique. Chante-moi ton histoire ! a deux objectifs : Interroger la notion de transmission et partager une expérience de création artistique autour des esthétiques que nous portons : parole, musique, langue des signes et vidéo. Cette première année de travail sur le territoire fut une année laboratoire. Tous les scolaires de l’Isle Jourdain de la TPS à la 4e ont participé au travail. Certains ont été collectés. D’autres ont signé, d’autres ont manipulé de la matière pour créer des images vidéo. Tout ce travail nourrira une création en juin 2022. Nous sommes aussi intervenus dans le cadre des accueils périscolaires où nous avons beaucoup pratiqué. L’idée était d’aller collecter dans des lieux différents mais les conditions sanitaires ont compliqué la tâche. Nous avons décidé de reporter certaines actions à l’année suivante. Mais nous avons quand même pu travailler au sein du RAM de la MJC et ainsi questionner la transmission à travers les professionnels de la petite enfance. C'était passionnant. Cette année, nous allons encore collecter sur le territoire mais surtout mettre en forme la matière. Et je peux vous dire que la matière est déjà sacrément belle !

Vos spectacles vous amènent à sillonner de nombreuses régions, quelle est votre vision de l’action culturelle sur notre territoire ?

Ce territoire, je ne le connaissais pas du tout. Au fil des discussions, j'ai été intrigué par certaines de ses particularités et bien sûr, nous avons envie d’interroger cela. Mais je dirais que quel que soit le territoire, dans notre travail nous nous intéressons aux singularités avec l’envie de les mettre en valeur dans le collectif. Mettre en lumière la parole sur un territoire c’est mettre en lumière ce territoire. S'intéresser aux individus qui le composent permet de le comprendre. Cette année nous avons croisé des histoires fabuleuses, bouleversantes, des personnes passionnées, passionnantes, dévouées. La richesse est là, partout autour de nous. Nous aimerions que ce projet puisse créer du lien, des moments de rencontres entre des personnes qui habituellement ne se croisent pas alors que paradoxalement elles habitent et font ce territoire. “Vivre ensemble” ne doit pas être une expression réservée aux politiques publiques. Alors nous défendons l’idée de “faire ensemble” et nous espérons modestement apporter notre pierre à l’édifice.